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  • Anneli

S'élever pour atteindre la lumière

Le dernier "philosophie magazine" acheté hier traite d'un sujet bien du mois de novembre et pas forcément folichon: Comment vivre avec l'idée de la mort ? En y regardant d'un peu plus près, j'y retrouve mon cher André Comte-Sponville, qui termine son article par ces mots:

"Voilà: ni la mort ni l'immortalité ne m'agréent. J'en tire une espèce de leçon: n'attends pas d'être satisfait pour aimer la vie, ni d'être sage pour être heureux, ni d'être heureux, autant que tu le peux, pour combattre le malheur !"

Et cette lecture me fait venir l'envie de relire "Traité du désespoir et de la béatitude" que j'ai dévoré il y a des années. Je l'ouvre et parce qu'il n'y a pas de hasards, juste des rendez-vous, voici ce que je lis:

"Courbet disait à ses élèves: "Cherche si, dans le tableau que tu veux faire, il y a une teinte encore plus foncée que celle-là; indiques-en la place et plaque cette teinte avec ton couteau ou la brosse; elle n'indiquera probablement aucun détail dans son obscurité. Ensuite attaque par gradations les nuances les moins intenses, en t'essayant à les mettre à leur place, puis les demi teintes; enfin tu n'auras plus qu'à faire luire les clairs..."

Cela vaut aussi pour la pensée. Il faut commencer par le plus sombre, chercher "le vide et le noir et le nu" et dégager, progressivement, la lumière. Car la nuit est première. On n'aurait pas besoin autrement de penser. Il faut commencer par le désespoir.

Cette "nuit obscure" de la pensée, c'est le silence. Il faut beaucoup de temps pour y atteindre et beaucoup de courage. Il faut d'abord se taire et rentrer en soi. Car la nuit est en nous, point ailleurs, et en nous aussi la lumière.

Si quelqu'un passe par là, je voudrais dire: Merci ! Et prenez bien soin de vous et de vos rêves !

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